Eczéma atopique : le reconnaître et le soulager
Peau qui démange, sècheresse, plaques rouges... l’eczéma, aussi appelé dermatite atopique, est une maladie cutanée pouvant être particulièrement inconfortable. Mais comment le reconnaître ? Quels sont ses symptômes ? Quelles en sont les causes ? Comment le soulager ?
Qu’est-ce que l’eczéma atopique ?
L’eczéma atopique ou dermatite atopique est une maladie chronique cutanée prurigineuse, c’est-à-dire qui provoque de vives démangeaisons.
Il s’agit en effet d’une pathologie cutanée inflammatoire qui évolue par poussées : des phases de rémissions sont ainsi observées en alternance avec des poussées pouvant évoluer conjointement à des manifestations allergiques comme des rhinites ou des rhumes des foins.
Il est important de noter que la dermatite atopique est très récidivante mais non contagieuse.
L’eczéma atopique est souvent lié à des prédispositions génétiques à développer une allergie.
Cette dernière se traduit par une dermatite, qui peut s’associer à un asthme ou une rhinite.
Ainsi, certaines études ont montré que 50 à 70% des individus atteints par la dermatique atopique ont un parent au premier degré (père, mère, frère ou sœur) qui l’est aussi.
De plus, si les deux parents sont atteints, le risque pour l’enfant de développer un eczéma allergique passe à 80%.
L’eczema atopique survient sur un terrain génétique particulier qui favorise le développement d'allergies (atopie) lors de l'exposition à des allergènes de l'environnement (acariens, poils d'animaux, pollens...).
L’eczéma atopique touche principalement les enfants et peut commencer dès l’âge de 3 mois.
Il est alors nommé eczéma du nourrisson. Il disparaît généralement à l’adolescence mais peut persister à l’âge adulte. Il est aujourd’hui la maladie de peau la plus fréquente.
Comment reconnaître un eczéma atopique ?
L’eczéma est une inflammation de la peau qui se caractérise par des plaques rouges qui démangent.
Les contours de ces plaques sont peu marqués et il peut être difficile d’en déterminer les limites exactes. Cette caractéristique le différencie ainsi du psoriasis par exemple.
L’aspect des plaques varie avec le temps et la sévérité de l’eczéma. Au début, elles sont souvent gonflées et sont parfois pourvues de petites cloques en surface.
Elles peuvent ensuite suinter, croûter ou s’épaissir et devenir rugueuses, sèches.
L’eczéma atopique associe les plaques citées ci-dessus avec une sécheresse cutanée.
Quelles sont les causes possibles de l’eczéma atopique ?
Comme évoqué précédemment, l’eczéma atopique est principalement dû à des prédispositions génétiques.
Ces dernières, associées à des substances allergisantes et à des facteurs environnementaux, vont fragiliser la couche supérieure de la peau, l’épiderme.
Ainsi, quand la substance potentiellement allergène arrive à pénétrer plusieurs fois dans l’épiderme, la barrière extérieure de la peau, une réaction immunitaire va s’enclencher.
En effet, les cellules immunitaires vont défendre l’organisme contre cette « attaque » extérieure et provoquer une réaction immunitaire disproportionnée.
L’eczéma atopique apparaît alors.
Quels aliments peuvent provoquer un eczéma atopique ?
La dermatite atopique est une atopie non-alimentaire.
En revanche, si les allergènes alimentaires ne provoquent pas l’eczéma atopique, il est judicieux de limiter toute exposition allergisante en cas de dermatite atopique.
Le médecin généraliste ou le dermatologue pourra orienter le patient en cas de modifications alimentaires nécessaires.
Quelles sont les parties du corps le plus souvent atteintes par l’eczéma atopique ?
Les zones touchées par l’eczéma atopique varient avec l’âge.
Chez le nourrisson, les lésions de dermatite atopique s’observent essentiellement sur le visage et le cuir chevelu. Elles peuvent ensuite s’étendre aux bras, aux jambes et au tronc.
Après deux ans, les lésions peuvent être observées dans les plis de flexion des coudes et des genoux, sur les mains et les pieds, ainsi qu’à la base des poignets.
Enfin, chez l’adolescent ou l’adulte, les lésions de dermatite atopique sont souvent présentes au niveau de la tête et du cou, ainsi que sur les bras et les jambes. Une sècheresse de la peau des paumes, des fissures de la pulpe des doigts ainsi que des plaques d’eczéma jusqu’aux poignets peuvent être observés.
Comment évolue l’eczéma atopique ?
L’eczéma est une maladie chronique, on ne peut donc pas en guérir.
Il peut cependant être soulagé, comme évoqué précédemment et il est possible de limiter les poussées et de les espacer.
La complication la plus fréquente de la dermatite atopique est la surinfection.
En effet, La peau se trouve fragilisée entre suintement et lésions de grattage, les bactéries pathogènes en profitent alors pour se développer.
De plus, le suintement purulent qui en découle retarde la
cicatrisation.
Comment soulager un eczéma atopique ?
Dans un premier temps, il est important de se rapprocher de son médecin afin d’établir un diagnostic.
Ce dernier va ainsi observer les lésions, les phases typiques de l’eczéma et va parfois faire réaliser un examen microscopique d’un prélèvement de peau.
Une fois certain qu’il s’agit d’une dermatite atopique, le médecin va rechercher la cause de l’eczéma. Il recherchera où ont débuté les plaques, comment elles évoluent, quel est l’environnement professionnel du patient, ses loisirs, ses traitements médicamenteux, ses cosmétiques, ses habitudes vestimentaires, …
En cas de suspicion d’allergie à une substance, le professionnel peut demander la réalisation de tests afin de confirmer le diagnostic auprès d’un allergologue.
Enfin, le médecin pourra prescrire des traitements afin de guérir les lésions, prévenir les risques de surinfection lors des poussées, prévenir les rechutes, la sécheresse de la peau et améliorer la qualité de vie du patient.
Ainsi, l’application de dermocorticoïdes, de crèmes émollientes c’est-à-dire hydratantes après chaque contact avec l’eau, le froid ou une forte chaleur, peut être préconisée.
De même, si le médecin le juge nécessaire, des médicaments visant à réduire l’inflammation au niveau des lésions pourront être prescrit.
À noter que pour une efficacité maximale, un traitement précoce de la dermatite est à privilégier. Il est important de consulter son médecin dès les premiers signes d’un potentiel eczéma.
Afin de prévenir les poussées d’eczéma et tenter de les rendre moins fréquentes, il est recommandé de prendre soin de sa peau.
Ainsi, les douches tièdes (éviter les douches longues,trop chaudes ou trop froides) d’une durée courte ou moyenne sont à privilégier.
De même,l’usage de soins lavants sans savon et l’application systématique de crèmes ou lotions émollientes après la toilette sont des gestes à adopter quotidiennement.
Enfin, les mains doivent être protégées des diverses agressions pouvant altérer la barrière extérieure de la peau (produits chimiques, abrasions, froid…).
Ainsi, l’usage de gants et l’application régulière de crèmes émollientes et protectrices sont recommandés.
Si la cause de la dermatite atopique est une substance identifiée alors il est possible de travailler sur l’élimination de cette dernière.
Cette tâche peut être plus ou moins aisée.
En effet, si le patient est allergique à des produits utilisés dans le cadre de son métier ou à toute une famille de produits ménagers, l’adaptation peut être fastidieuse.
Les traitements contre l’eczéma atopique sont-ils remboursés ?
Dans la plupart des cas, la prise en charge des traitements contre l’eczéma atopique ne diffère pas d’une autre pathologie.
Les frais de santé sont ainsi remboursés sur la base des tarifs de la sécurité sociale par la caisse d’assurance maladie et la complémentaire santé du patient.
Ainsi, le taux de remboursement des médicaments est de 65%, 30% ou 15% en fonction du Service Médical rendu (SMR) déterminé par les autorités de santé. De ce fait, certains produits prescrits par votre médecin peuvent ne pas faire l’objet d’une prise en charge.
C’est le cas notamment de plusieurs crèmes émollientes.
À noter que certaines maladies peuvent être prises en charge à 100% par l’assurance maladie dans le cadre des affections de longue durée.
Grâce à ce dispositif, l’Assurance Maladie prend à sa charge 100% du montant des prestations et médicaments remboursés.
La dermatite atopique ne figure pas sur la liste des maladies prises en charge.
En revanche, il existe des exceptions pour les formes graves d’une pathologie.
De ce fait, si le patient souffre d’une forme sévère d’eczéma atopique, le médecin peut faire une demande de prise en charge à 100% auprès de la caisse d’assurance maladie de ce dernier.
Cette dernière a pour autant la possibilité de la refuser.
Sources :
https://www.ameli.fr/loire-atlantique/assure/sante/themes/eczema-atopique/reconnaitreeczema-atopique
https://www.vidal.fr/maladies/peau-cheveux-ongles/dermatite-eczema-atopique/causes-prevention.html
https://www.fondationeczema.org/
https://www.dermatite-atopique.fr/article/ma-prise-en-charge/
https://www.inserm.fr/dossier/dermatite-atopique-eczema-atopique/